1630 les Lorrains lors de la guerre de 30 ans de Mathias Herzog (23 mai 1630 au 15 mai 1658)

 

 

 

 

 

pag180

 

 

 

 

 

Traduction de l'autobiographie et journal de Mathias HERTZOG, d' Eguisheim d'après une copie de l'original aujourd'hui perdu.

 

 

 

Introduction

 

 

 

Cette copie était conservée par une famille d'Eguisheim. Mathias HERTZOG, bourgeois d'Eguisheim, y rend compte de son vécu pendant la guerre de Tente Ans (1618 – 1658). Il s'agit là d'un précieux témoignage des événements qui se sont déroulés en Haute Alsace pendant cette guerre.

 

Cette chronique n'a été publiée qu'une seule fois dans la 3ème série de « Misecellanea Alsatica » de A.M. INGOLD page 183 à 193. Cette publication à été faite sans commentaire et en respectant le texte original. La traduction qui suit a été faite d'après ce texte. Les notes de bas de page sont de l'auteur de la traduction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les forces en présence :

 

 

 

 

 

1 -Le roi FRANCAIS et les SUEDOIS à sa solde, donc les Catholiques

 

 

 

Ernst von MANSFELD

 

 

 

comte de DURLACH et le MARGAVE de BADE avec sa cavalerie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 -Les Habsbourg Impériaux et Lorrains à sa solde (Luthériens Calvinistes) soit les

 

 

 

Protestants

 

 

 

les troupes impériales du général ALTINGER

 

 

 

le RHINGAVE et le comte de SALM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TEXTE

 

 

 

 

 

Le 2 février 1617, moi Mathias HERTZOG, je suis né ici à Eguisheim ; mes parents s'appelaient Georges HERTZOG et Maria HABERESS ; j'avais huit frères et sœurs. Ma vie ne fut que peur et détresse pendant ces années de guerre, comme je l'indique ci-après.

 

 

 

Lorsque j'ai atteint l'âge de cinq ans, Ernst von MANSFELD1 a envahi le pays le 21 janvier (1622) et a causé de grands dommages ça et là. A la même époque, on a coupé les noyers de la colline, de telle sorte qu'on pouvait apercevoir le château de Herrlisheim. Les tronc des noyers ont servi à barrer le chemin de la colline ; le chemin du Bachössele et celui de Colmar ont été barrés avec les troncs de sapins de telle sorte que les cavaliers ne puissent pas entrer dans la ville ; après cela est arrivée la nouvelle de l'inflation, Le Reichstaler valait maintenant cinq Gulden au lieu de un Gulden et demi.

 

 

 

En 1624, il y a eu une vendange exceptionnelle, de mémoire d'homme, jamais le vin n'avait été aussi bon ni aussi abondant. En 1628, par contre, la récolte avait été maigre et les raisins si acides qu'il a fallu les écraser avec des maillets. La mesure de vin (Ohmen)2

 

coûtait trois livres mais il a fallu en jeter une grande partie. La même année, il y a un grand nombre de décès, cela a duré du printemps à l'automne. Environ 450 personnes sont décédées à Eguisheim, jeunes et vieux, si bien qu'on mit dans la même tombe 10,15, et même 20 personnes ; la même année, la ville de Colmar est revenue à la foi catholique3.

 

 

 

En 1629, Ma grand-mère, quatre de mes frères et sœurs ainsi que mon grand-père sont morts ; ma même année, mon père est devenu membre du conseil ; moi-même j'ai fréquenté l'école de 1624 à 1631, pendant ces années d'école je n'ai été puni que deux fois de coups de baguette sur les doigts (mit dem patulum) ; pendant cette période, le cours des céréales était très élevé, si bien qu'un Quartaut4 de seigle coûtait sept livres.

 

 

 

La guerre des SUEDOIS a commencé en 1632, ils sont venus dans notre pays et on pris position pendant quatre semaines devant Benfeld5. Dans tout le Mundat6, les hommes ont été recrutés, de sorte qu'un tiers des hommes de tout le pays a été mobilisé ; environ 3000 hommes ont été rassemblés près de Sélestat, ils ont été cantonnés devant cette ville pendant un mois et il a fallu les ravitailler là bas. Pendant ce temps, ils ont essayé de chasser les Suédois de Benfeld.

 

 

 

Une nuit, environ un millier d'hommes à été envoyé de Benfeld pour voir où était l'ennemi, après une marche d'une heure ou deux, ils ont été repérés par les Suédois qui ont envoyé une unité de cent cavaliers à leur rencontre ; lorsque les SUEDOIS virent nos hommes, ils tirèrent pas plus d'un coup de feu qui effraya beaucoup nos soldats, ils jetèrent les armes et s'enfuirent le plus vite possible, si bien que N. CHORCHE ? Tomba dans un puits près de Scherwiller. Certains d'entre eux ont ramené leur épée, d'autres leur mousquet, certains en avaient même deux, mais la plupart n'avait ni arme ni casque ; ils  étaient si effrayés qu'il arrivait que cinq ou six d'entre eux tombent les uns sur les autres sans même avoir été poursuivis par l'ennemi. Cet épisode sera appelé par la suite « Hoiumzug »7 et pour les vexer on leur demandait s'ils voulaient refaire un « Hoiumzug ». Ceci est arrivé an automne, l'ennemi a pris la ville de Benfeld et a investi les villes de Sélestat et Colmar.

 

 

 

Devant Colmar ils ne sont restés qu'un jour sans tirer un seul coup de feu mais les défenseurs de la ville ont tiré sur eux. Les notables LUTHERIENS de la ville avaient passé un accord avec les SUEDOIS et le même jour, à onze heures,ils ont tué les soldats IMPERIAUX qui étaient en garnison à Colmar (une partie de la collégiale St Martin, les autres dans l'église des Dominicains) ; on pouvait encore voir leur sang longtemps après ces évènements8. Un cordonnier, le frère d'André HERBOT, du Buben Eck, a dit à l'un d'entre eux : « sois joyeux » mais pendant qu'il buvait, il lui trancha la gorge et sa femme recueillit le sang de la victime dans sa soupière, bref ils l'ont assassiné. Après cela, ils ouvrirent la ville aux SUEDOIS et tous les conseillers catholiques furent remplacés par des LUTHERIEN9 ; aucun bourgeois CATHOLIQUE3 n'a plus osé se manifester.

 

 

 

Par la suite, ils ont chassé les religieux de la société de Jésus (Jésuites) du couvent de l'hôpital10. La persécution dura jusqu'en 1634.

 

 

 

Par la suite, les FRANCAIS avec leur culottes longues, reprirent la ville et les SUEDOIS arrivèrent chez nous à Eguisheim le mercredi après la St Martin de L'année 163211. Les bourgeois étaient en armes lorsque les cavaliers SUEDOIS arrivèrent. Quand les officiers pénétrèrent en ville, ils exigèrent que l'on dépose les armes pour éviter un massacre de la population. Chacun rentra chez lui et cacha son arme. Treize compagnies arrivèrent ensemble sur le pont-levis, la bousculade fut telle que l'un d'entre eux tomba dans le fossé avec son cheval. Les soldats étaient si nombreux en ville qu'ils se bousculaient les uns les autres. Mon père avait eu quinze hommes en garnison ; ils s'empressèrent de chasser les bêtes des étables pour y mettre leurs chevaux. J'ai passé la nuit à la maison mais au matin, mes parents m'ont demandé de quitter la ville, de sorte qu'au moins l'un d'entre nous ait la vie sauve, car nous pensions que nous serions massacrés.

 

 

 

C'est ainsi que je suis sorti de la ville en compagnie de Mathias LIEBLIN en direction du Hohewald jusqu'au Gobbrunnen et nous avons passé la nuit là bas. Pendant la nuit, nous avons cru entendre un bruit ; nous nous sommes alors éloignés du feu avec d'autres personnes qui étaient là et nous et nous sommes restés cachés dans la forêt jusqu'au matin. Après cela nous voulûmes nous rendre à Soultzbach12, mais les SUEDOIS y étaient déjà si bien que j'ai passé la nuit suivante également dans la forêt, le lendemain, au matin – c'étais un samedi – je suis retourné à la maison ; il n'y avait plus que trois compagnies en ville.

 

 

 

Le mardi suivant, ils ont menacé de pendre mon père à la « Ofenstange »13 s'il ne leur donnait pas immédiatement 100 Taler, mais à la fin, ils se sont contentés de 12 Taler. Ces trois compagnies sont restées sept semaines chez nous et ont tout pillé. Mon pére, mon frère et moi, nous avons dû les accompagner à Marchbach pour les aider à battre les céréales et chercher du vin. Après cela, deux compagnies sont parties et la troisiéme resta encore onze jours chez nous. Cette fois-ci nous avons reçu des « Salva Gardia »14 et 24 fantassins, si bien que la vie redevenait possible.

 

 

 

En été 1633, les Suédois sont partis à Brisach, ils sont arrivés là-bas pendant la moisson. A cette époque, des hommes avaient été réquisitionnés à travers tout le pays pour creuser des tranchées ; j'ai moi-même été de corvée pendant trois jours vers St Jacques. En automne, les troupes impériales du général ALTINGER ont dispersé les Suédois.

 

 

 

Au printemps 1634, ils sont revenus à Rouffach avec à leur tête le RHINGRAVE mais les IMPERIAUX et les bourgeois de la ville se sont vaillamment défendues. Les assiégés causèrent de lourdes pertes à l'ennemi ce qui a beaucoup contrarié le rhingrave, si bien que dans sa colère il fit ouvrir des brèches dans les murailles. Il ne voulut pas conclure d'accord avec la ville ; finalement ils réussirent à prendre la ville d'assaut ; ils massacrèrent tous ceux qu'ils rencontraient, ils ont même tué sept prêtres dans l'église ; toute la ville a été mise à sac ainsi que l'église.

 

 

 

Cette fois-ci, nous autres à Eguisheim, nous nous en sommes bien tirés, car le rhingrave nous voulait du bien et nous avons pu racheter aux soldats bien des objets qu'ils avaient ramenés de Rouffach. Mais bientôt, ce sont les Français qui ont envahi tout le pays. Seule, la ville de Brisach a pu résister un certain temps. Par la suite le rhingrave avec le compte de SALM, qui était en faveur des impériaux, ont pris position autour de Soultz avec un certain nombre de troupes ; ils ont fini par reconquérir Rouffach, Soultz et Guebwiller mais pas pour longtemps. Par la suite, les armées française et suédoise ont pris position entre Soultz et Wattwiller. Ils étaient soutenus par le comte de DURLACH et le MARGAVE de BADE avec sa cavalerie. C'est alors que le RHINGAVE s'est porté au devant d'eux pour combattre avec le comte de SALM, ils se sont battus pendant près d'une journée ; le comte de SALME s'est courageusement défendu avec son infanterie mais MARGAVE de BADE, avec sa cavalerie, a fait mouvement vers Thann en abandonnant le comte de SALME ; si le margrave ne s'était pas sauvé, ils auraient pu chasser du pays les FRANCAIS et les SUEDOIS et rester maîtres du terrain mais dans ces conditions, le comte se SALME a dû battre en retraite et les impériaux sont restés sans bouger dans la forêt de l'Eichwald près de Wattwiller ; après avoir perdu beaucoup d'hommes ils se sont retirés.

 

 

 

Le général de SALM a été fait prisonnier par les Français, il a été conduit à Colmar et la ville d'Eguisheim lui a fait parvenir trois foudres de vin. Après cela, il a été conduit à Benfeld et c'est là qu'il a été libéré. Bientôt les FRANCAIS et les SUEDOIS ont reconquis le pays et repris la ville de Rouffach. Cela n'a pas duré bien longtemps car Rouffach a changé de maître deux ou trois fois, elle était tantôt suédoise tantôt impériale ; si bien qu'il est connu que la ville a été conquise 32 fois en huit ou neuf ans.

 

 

 

A carnaval, en 1635, les LORRAINS ont traversé le Rhin près de Brisach et ont chassé les FRANCAIS, ils ont cassé les panneaux de sauvegarde avec les armes du roi que ceux-ci avaient apposés ; notre ville était si pleine de cavaliers que ceux-ci se bousculaient les uns les autres. Cependant, ils n'ont fait de tort à personne mais il fallu leur donner à manger et à boire. Nous voulions mettre à l'abri dans la ville de Colmar les derniers biens que nous possédions encore ; on nous dit que les Lorrains allaient reprendre la ville de Colmar et tout détruire parce que les soldats IMPERIAUX y avaient été massacrés ; alors devant le danger, nous avons ramené nos affaires à la maison. Par la suite, les LORRAINS ont retraversé le Rhin et nous jouissions d'un peu de paix.

 

 

 

La même année les vignes ont gelé aussi bien dans le vignoble que dans la plaine. Le mercredi après la Pentecôte, toujours de la même année, les LORRAINS sont revenus en force dans le pays, ils ont traversé le pont de Brisach et ont dressé leur campement au bord de l'Il près de Sainte-Croix-en-Plaine, ils sont venus chez nous dans le vignoble ; là ils ont tout pillé, complètement dévasté l'église, volé tous les ornements, massacré les gens, même les bébés, coupé les têtes en deux ; certains ont été pendus, d'autres ont été simplement dévêtus, enduits de miel, couverts de plumes et conduis à travers la ville pour qu'on se moque d'eux, à beaucoup ils ont lié les mains derrière le dos, mis un morceau de bois ou une « Beyelhalm »15 dans la bouche et ils leur faisaient ingurgiter du purin, des excréments humains et d'animaux, puis ils sautaient à pieds joints sur leur ventre pour faire ressortir ce liquide par la bouche ; ils faisaient cela jusqu'à ce qu'on leur promette de l'argent, mais celui qui n'en avait pas, ils l'abandonnaient ainsi.

 

 

 

Mon père a été torturé trois fois de cette sorte, deux fois il leur a donné de l'argent, la troisième fois, comme il n'en avait plus, ils l'ont laissé sur place. Lorsqu'il a repris ses esprits, il est allé vers la fontaine du haut, là un soldat s'est approché de lui avec une hache comme en avaient les bandits et il voulait lui régler son compte ; mais il a pu le convaincre de le laisser en vie, il a alors dû l'accompagner dans la cour d'André ERNST pour y lier des bottes de foin. Après cela, un autre soldat lui a fait retirer ses chaussures et l'a emmené dans une cave pour lui faire soutirer une mesure (Ohmen)16 de vin à verser dans une cuve (ou hotte) qu'il a dû porter à Saint-Croix-en-Plaine et de Sainte-Croix-en-Plaine jusqu'à Rouffach. Ils ne lui ont donné ni à manger ni à boire sauf une poignée de sel, c'était sa seule nourriture pendant un jour et une nuit. Chacun comprendra que ce fut un grand supplice pour lui, sa gorge avait été irritée par la cuillère en bois qu'ils lui avaient enfoncée

 

dans le gosier lorsqu'ils lui avaient fait boire la boisson suédoise (décrite ci-dessus).

 

 

 

La même nuit, il est venu chez moi près de la maison des archers ; lui et moi, et d'autres personnes encore, nous sommes alors partis dans la forêt car nous ne pouvions plus rester dans nos maisons, ils pillaient jour et nuit. A cette époque nous avons erré à travers la forêt pendant quatre semaines comme des bêtes sauvages. En deux jours ils ont totalement détruit la moisson dans nos champs et les céréales des Colmariens ont été coupées et battues en trois jours. Alors, les bourgeois et les soldats sont sortis en force de la ville et ont essayé de les chasser, nous croyions qu'ils y arriveraient, car ils les avaient bombardés à grand coups de canons mais tout cela n'a servi à rien.

 

On croyait alors qu'ils allaient assiéger la ville de Colmar et venger les soldats impériaux qui avaient été victimes des bourgeois luthériens mais il n'n fut rien ; ces soldats retournèrent en Lorraine, beaucoup d'entre eux sont morts de faim ou d'une autre façon.

 

 

 

Peu de temps après ces événements, une épidémie ravagea notre ville, toutes les personnes revenues de la forêt tombèrent malades et beaucoup moururent, on les enterra par vingt dans uns seule tombe, il arriva même qu'on ne put fermer les tombes avant deux ou trois jours. Oui, les gens mouraient en masse ou étaient atteints par cette maladie si bien qu'ici, en six mois, quatre cents personnes sont mortes, des vieux comme des jeunes. Puis en automne, les Français sont revenus et ils burent notre vin et ce qu'il n'ont pas bu, ils l'on vendu et gardé l'argent pour eux. Moi, Mathias HERTZOG, je suis allé avec eux en ville, j'ai voulu garder l'argent du vin mais ils me l'ont pris et sont entrés à l'auberge de la clef (ou aux deux clefs) pour y manger. J'ai moi-même été victime de cette épidémie comme beaucoup d'autres, Beaucoup de personnes étaient venus de Brisach, sont tombées malades et sont mortes.

 

 

 

En 1635, c'est mon père qui est mort, ainsi que ma mère, tous mes frères et soeures sont tombés malades et à carnaval ne restaient en vie que mon frère, une sœur et moi. A la St Nicolas, le duc de ROHAN a envahi le pays avec 4 ou 5000 hommes soutenus par une importante artillerie qu'ils ont laissé près de la porte du haut, car ils n'avaient pas le droit de passer sur le pont-levis avec des pièces d'artillerie, les hommes, par contre, sont entrés en ville mais n'y sont restés qu'un nuit, ils étaient si nombreux qu'ils n'ont pas tous pu entrer dans les maisons.

 

 

 

Après cela a débuté la famine, on commença à vendre ses biens, on donnait un ou deux Schatz17 de vignes contre une miche de pain, on cédait aussi des près pour avoir des choux ou des navets. C'est alors que j'ai appris à manger de la viande de cheval. Les soldats du duc de ROHAN avaient laissé un cheval dans notre écurie, nous l'avons abattu et mangé et avons bien falli nous battre à ce sujet.

 

 

 

Par la suite, les troupes traversèrent le pays les unes après les autres, les gouvernements se succédaient aussi : tantôt nous étions du côté des IMPERIAUX, tantôt nous étions FRANCAIS; les uns comme les autres ont tout détruit, si bien que tout le monde devait se cacher comme je l'ai déjà signalé …..

 

 

 

….. Comme cela est arrivé.

 

 

 

Mon frère est venu me voir tous les huit jours, il m'apportait chaque fois une petite miche de pain de Colmar pour un Blaphard18 chacun comprendra comment je vivais à cette époque, car un quartaut de blé valait alors 36 francs (Gulden). Ainsi une miche d'un Blaphard avait une valeur de cinq Lot19 et deux Quintlen20.

 

 

 

Oui la vie n'était pas facile pour moi. Cependant Dieu m'a de nouveau accordé sa grâce et j'ai peu à peu repris le dessus et j'ai pu m'alimenter normalement si bien qu'un jour j'ai mangé en une seule fois pour huit Blaphards de pain. Puis les cerises ont mûri et mon frère m'en a apportées mais elles n'étaient pas complètement mûres. J'en ai mangé tellement que j'ai bien cru que j'allais exploser et en mourir …..

 

 

 

(Là il manque encore une partie) (note du copiste)

 

 

 

…..mais je crois que le même, à cause de ses cerises, a été malade à en mourir et qu'il a été longtemps couché …..

 

 

 

 

 

CEATERA DESIRANTUR

 

 

 

Traduction faite par Georges BORDMANN

 

Wihr-au-Val, mai 2000

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

 

 

J.B. ELLERBACH et A.SCHERLEN

 

« Der Dreissigjährige Krieg im Elsass »

 

1912-1929 (3 volumes) ADHR11 US 1

 

Ellerbach cite, dans une note de bas de page, tout un paragraphe de la chronique de Mathias HERTZOG

 

 

 

Lucien SITTLER

 

« L'Alsace terre d'histoire »

 

Alsatia 1994

 

 

 

Sous la direction de Georges LIVET

 

« Histoire de Colmar »

 

Privat 1983

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 -Général qui combattait pour le compte de l'Union Evangélique dirigée par l'électeur palatin de Rhin Frédéric V.

 

2 -Environ 50 litres

 

3 -Le culte protestant est aboli à Colmar en décembre 1627 et en février 1628 un édit impérial donne le choix aux protestants d'abjurer ou d'émigrer.

 

4 -Environ 112 litres.

 

5 -La ville défendue par Louis ZORN DE BULACH résista pendant sept semaines. Elle ne capitula qu'apr

 

ès l'échec de l'armée de secours et le détournement des eaux de l'Il. Début du siège : 19-09-1632

 

6 -Mundat supérieur de Rouffach, Possession de l'évêque de Strasbourg ; Eguisheim en faisait partie

 

7 -Expression alsacienne difficilement traduisible : Hoium = demi tour, Zug = campagne ou opération militaire ; il s'agit d'un débandade. « sauve qui peut ! ».

 

8 -La ville était défendue par une garnison de 600 hommes environ commandés par le colonel VERNIER, le rhingrave Otto Louis coupa le ravitaillement de la ville qui se rendit le 20 décembre au commandant en chef suédois Gustave HORN.

 

9 -Election du 26 décembre

 

10 -l'école latine protestante est rouverte en 1633

 

11 -Le 17-11-1632.

 

12 -Prise de Soultzbach par les Suédois le 18-11-1632

 

13 -Il s'agit sans doute d'une batte de bois fixée au-dessus du poêleet qui servait à étendre le linge

 

14 -Lettres et troupes de protection

 

15 -Robinet de tonneau ? Il s'agit sans doute d'une erreure de transcription ; il fallait peut-être lire à la place « Lojelehaln » donc robinet d'un petit tonnelet d'une contenance de 1 à 2 litres utilisé pour se rafraîchir lors des travaux des champs.

 

16 -Environs 50 litres.

 

17 -Mesure agraire utilisée dans le vignoble ; valait un cinquième de fauchée, la fauchée étant une pièce de terre qu'un homme pouvait faucher dans la journée.

 

18 -Blaphard ou Blapert : pièce bâloise valant 6 Pfennig ou ½ Schilling.

 

19 -Lot(h) : poids de métal précieux (or, argent valant 4,5 grains, quart d'un Loth)